Le compte de résultat.

C’est ce document que les gens ont tendance à regarder en priorité (et parfois en exclusivité, malheureusement) avec cette question: est-ce qu’on gagne ou est-ce que l’on perd de l’argent?

C’est effectivement de la plus haute importance. Mais il serait bien dommageable de négliger les autres. Il convient aussi d’analyser la trésorerie.

Le compte de résultat est élaboré à partir de la balance comptable.

L’objectif du compte de résultat (pages 18 et 19).

Il sert effectivement à déterminer si l’entreprise fait des « bénéfices » ou des « pertes ». La question « est-ce qu’on gagne ou perd de l’argent? » n’est pas assez précise car elle couvre également les notions de trésorerie.

Comment avons-nous structuré le compte de résultat?

En fait, nous avons retenu 2 présentations.

La 1^ère, la « classique » (page 18) est celle qui est reprise dans les comptes annuels et la liasse fiscale. C’est donc normal de la présenter. Elle est utilisée pour toutes les activités. Elle est donc générale et peu adaptée à chaque cas particulier.

Nous en proposons une 2^ème (page 19) qu’on peut appeler « analytique » ou « de gestion ». Celle-ci peut être élaborée avec plus de liberté et coller au plus près de la lecture que l’on souhaite se donner de l’activité de l’entreprise. Elle ressemble par certains aspects au tableau des SIG, Soldes Intermédiaires de Gestion, que nous n’utilisons pas.

Le compte de résultat « classique ».

Tous les produits d’exploitation sont regroupés. Toutes les charges d’exploitation également.

La somme algébrique donne le résultat d’exploitation.

Puis on présente les éléments financiers et les éléments exceptionnels.

Pour arriver aux bénéfices ou aux pertes.

Les limites d’une telle présentation sont que certaines lignes regroupent beaucoup de choses: les rémunérations du personnel ne fait pas le distinguo par métier, certains comptes comme « autres charges externes » regroupent beaucoup de choses de natures bien différentes comme le loyer et les honoraires.

Le compte de résultat « de gestion » (page19).

Cette présentation a pour vocation d’offrir une lecture des produits et des charges plus adaptée à l’activité.

Par exemple, la masse salariale est éclatée par métier (pour les brasseurs, elle est incluse dans le coût des produits vendus).

Ensuite, différents niveaux de marge sont créés pour répondre aux diverses fonctions.

Plus le niveau de marge est proche du CA, plus il est sensé être stable en taux.

Dans la marge brute, on tient compte du coût des produits vendus; le taux de marge brute devrait être plutôt stable (n’enregistrant que les variations de coût de revient).

Ensuite, quand on prend en compte les actions marketing et masse salariale des vendeurs, on tient compte du fait qu’une partie de ces charges est fixe et n’est pas strictement corrélé au niveau de vente. C’est pour cela qu’on les fait figurer entre une « marge nette » et une « contribution ».

Ensuite, les frais « fixes » ou « généraux » sont détaillés.

Pour ce qui concerne la rémunération du dirigeant et des charges sociales afférentes, nous avons choisi de les faire figurer en bas du compte de résultat. La raison est que dans les petites entreprises comme cette brasserie, la rémunération du dirigeant fondateur actionnaire est souvent une variable d’ajustement. Ce que nous voulons dire, c’est que si l’entreprise ne marche pas bien, le dirigeant va réduire sa rémunération. Si au contraire, cela va bien, il pourra s’augmenter.

Lien entre le résultat et la trésorerie, la Marge Brut d’Autofinancement MBA.

Dans cette présentation de gestion, nous avons ajouté après le résultat un calcul qui permet de comprendre ce que l’exploitation de l’entreprise apporte comme trésorerie.

L’idée est d’ajouter au résultat la dotation aux amortissements qui a été comptabilisée. (Les dotations sont présentées dans le tableau des unités de production.)

Comme cette dotation est la seule ligne du compte de résultat qui ne se traduise pas à un moment ou à un autre par une sortie de trésorerie, en l’ajoutant au résultat, on obtient la trésorerie qui est générée par l’exploitation de l’entreprise. C’est cette MBA qui est utilisée dans le tableau de financement.

Points de vigilance.

Il est important de bien faire remarquer que le résultat selon les 2 présentations est le même. Il n’est pas envisageable que la manière dont on lit la formation de son résultat change le résultat lui-même.

Le sujet de l’articulation entre résultat et trésorerie est central dans la gestion d’entreprise. Ce point est souvent mal compris des participants, c’est pour cela que nous faisons apparaitre très clairement cette notion de MBA. La manière dont elle est calculée figure dans le compte de résultat et comment on l’utilise figure dans le tableau de financement (page 22).

Dans la vraie vie. Pour aller plus loin avec vos participants.

Faire réfléchir à la forme que pourrait prendre le compte de résultat de gestion d’une entreprise qui aurait telle ou telle activité. Le choix de l’activité peut-être celle des participants.

Vous pouvez aussi les faire travailler sur la forme du compte de résultat d’un supermarché, d’une société de production industrielle, d’une start-up développant une application…